vendredi 28 mars 2014

RONDEROS : Seuls devant Yanacocha et ses mercenaires

Malgré la suspension officielle du mégaprojet minier Conga, l’entreprise Yanacocha continue d’effectuer des travaux, ces travaux ont été dénoncés dès le 4 février 2014, quand les ronderos ont constaté l’arrivée sur les lieux près des lagunes Seca et Negra d’une quarantaine d’engins de terrassement. Yanacocha a démenti par voie de presse tout type de travaux, néanmoins des photographies montrant des excavatrices en action ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux dès le 5 février. D’autre part des paysans de la région ont  entendu les explosions liées au dynamitage de rochers. Il n’y avait plus de doute, Yanacocha continuait dans sa tradition du mensonge et était bien en train de travailler.
Le 19 février, plusieurs centaines de ronderos sont remontés aux lagunes pour faire constater les dégâts et tenter d’arrêter ces travaux illégaux, qui rappelons-le s’effectue sans acceptation sociale. Plus de 500 policiers au service de la compagnie minière les ont accueillis avec matraque, gaz lacrymogène et tirs de balles de gomme. Par chance nous n’avons pas eu à déplorer de blessés graves. Malgré la répression policière de nombreuses photos ont pu être prises de l’avancement des travaux autours des lacs Mamacocha, Negra, Seca mais aussi El Perol. L’entreprise a d’ailleurs reconnu qu’elle avançait dans la construction du réservoir devant  « remplacer » le lac El Perol.
Parallèlement à ces évènements, la campagne de dénigrement des ronderos s’est intensifiée dans la presse officielle, après les accusations de destruction d’une antenne de communication et d’enlèvement et détention de personnel de l’entreprise minière, ont suivi des accusations de violences et agressions diverses incluant l’appartenance de ronderos au mouvement sendero luminoso, des violences physiques, incendie de véhicules et même récemment blessure par balle sur un policier. Aucune de ces accusations dans la presse officielle n’a jamais été étayée de la moindre preuve tangible.
Images du campement de ronderos incendié par la police le 18 mars

Le 18 mars, une nouvelle fois les ronderos refont le chemin vers les lacs pour empêcher les travaux de l’entreprise minière qui continuent toujours illégalement, cette fois l’idée est une installation permanente jusqu’au retrait des engins de terrassement de la compagnie.  Arrivés sur place les ronderos installent leur campement non loin des lacs Mamacocha, Seca et Negra. Vers 11H30 ils sont pris à partie par des éléments armés qui effectuent des tirs à balles réelles, heureusement sans blesser personne.  A 13H, le campement est attaqué par les forces de police qui utilisent balles de gomme et gaz lacrymogène, la bataille dure plus de 2 heures et les ronderos sont obligés de se retirer, leur campement est alors détruit et brulé par les effectifs de police.
Une nouvelle fois la force brutale et le pouvoir de l’argent s’impose sur le droit d’un peuple, une nouvelle fois Yanacocha impose sa présence et ses travaux par la force et la brutalité, Une nouvelle fois une compagnie privée se place au-dessus des peuples et des lois.

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